Le conseil de surveillance de PSA se réunissait ce soir. A cette heure, rien n’est encore sortie de cette réunion. A l’ordre du jour de cette séance, le choix entre deux manières de recapitaliser l’entreprise, avec éventuellement en effet collatéral, un changement à la tête du conseil de surveillance. Selon la presse en effet, la présidence de Thierry Peugeot pourrait être remise en question, l’état voyant d’un bon œil son remplacement par Louis Gallois (nommé au conseil de surveillance en février 2012, à la suite de la garantie de 7 milliards accordés par l’état à BPF).
En attendant de savoir ce qui se décidera, ou non, ce soir, examinons quelles sont les forces en présence à la tête de PSA.
Avec environ 25% des parts de PSA Peugeot Citroen, la famille Peugeot détient la majorité des actions en circulation de cette entreprise (et environ 38% des droits de vote).
Ces actions sont détenues par la famille au travers de deux sociétés (holdings) :
- La société des Établissements Peugeot Frères (EPF) qui détient 6.29% des actions. Il s’agit d’une société anonyme à conseil d’administration, crée en 1957, dont le siège social est situé au 75 avenue de la Grande Armée (et donc chez PSA…). Elle est dirigée par Jean Philippe Peugeot (voir ici pour plus d’informations).
- La Société Foncière Financière et de Participation (FFP), détient environ 19% des actions de PSA. Cette holding est également une société anonyme à conseil d’administration, créée un peu avant EPF (en 1956). Son siège social est également situé au 75 av de la Grande Armée. Elle est dirigée par Robert Peugeot (plus d’informations ici). C’est donc FFP qui détient la majorité des parts de PSA et qui logiquement peut, ou non, décider de continuer d’investir dans cette société.
PSA est une société anonyme (SA) à conseil de Surveillance.
La gestion d’une SA avec Directoire et Conseil de surveillance repose sur une séparation des fonctions de gestion (assurées par le Directoire) et de contrôle (assurées par le Conseil de surveillance). Le Conseil de surveillance représente les actionnaires (les associés, et donc l’actionnaire majoritaire la FFP) de l’entreprise. A ce titre, il nomme les membres du Directoire, en fixe les rémunération et nomme le président du Directoire (actuellement M Varin , et bientôt M Tavares). Le conseil de surveillance de PSA est depuis dirigé (présidé) par Thierry Peugeot depuis 2002 (à la suite de la mort de son père Pierre Peugeot).
Cette situation se complique encore puisque la Société Foncière Financières et de Participations (FFP) présidée par Robert Peugeot est détenue à 79% par la société des Établissements Peugeot Frères (EPF) dirigée par Jean Philippe !
Le besoin pour PSA de financer ses futurs investissements, dans une période où notre entreprise perd de l’argent (et n’a donc plus les moyens de s’autofinancer) ravive les dissensions au sein de la famille Peugeot. Faire rentrer au capital de nouveaux actionnaires puissants, comme Dongfeng et l’état français, pourrait se traduire par une dilution des parts détenues par les actuels actionnaires, et donc faire perdre les rênes du pouvoir à la famille Peugeot (au travers de la FFP). Certains de ses membres (Thierry Peugeot ?) sont donc partisans de limiter le pouvoir des nouveaux entrant en réservant une fraction importante de l’augmentation de capital au marché (à la bourse), voir à la FFP.
Toute la question, ce soir, est donc de savoir avec quels acteurs et dans quelles proportions se fera cette augmentation de capital de 3 milliard d’euros jugée indispensable pour assurer l’avenir de notre groupe !