Les annonces du jour : refinancement de BPF (Banque PSA Finance)

Les informations parues dans la presse ces derniers jours étaient donc fondées (même si les montants sont un peu différents que ceux publiés). Comme nous l’évoquions ici récemment deux types d’acteurs ont été sollicités.

  • Les banques créancières de BPF avec :
  • la mise à disposition de liquidités pour un montant de 11,5 milliards d’euros, dont 1 milliard de liquidités additionnelles
  • la renégociation des principales lignes de crédit avec un étalement des échéances de 2013 à 2015
  • L’état, qui apportera sa garantie financière à hauteur de 7 milliards d’euros pour des émissions obligataires nouvelles (emprunt sur les marchés financiers) pour les trois prochaines années.

Sur ce dernier point l’état demande des contreparties :

  • financières : l’état interviendra pour apporter sa garantie  “aux conditions du marché”. la “rémunération de cette garantie” permettrait de “dégager des ressources nouvelles pour alimenter un fonds pour la filière automobile”
  • morales : PSA s’engageant à ne pas procéder à des distributions de dividendes ou à des rachats d’actions, et de ne pas attribuer aux membres du directoire d’options de souscription ou d’achat d’actions ni d’actions gratuites.
  • Sociales : PSA ouvrira son conseil de surveillance à un représentant salarié,et un représentant de l’État.

Mais le gouvernement a également demandé à PSA de réduire son plan sociale (8000 suppressions de postes à ce jour) . Sur ce point la direction de PSA botte en touche en s’abritant derrière “le dialogue social et les négociations en cours”  …

 

Que l’Etat apporte son aide si la Banque PSA Finance (BPF) est en réelle difficulté n’est pas choquant

Vous trouverez en lien ci-dessous l’article paru le 23/10 sur le site de France 3 Franche Comté. Il reprend notamment la position de Franck Don (Délégué Central CFTC) à la suite des annonces sur l’aide de l’état à BPF :

“Que l’Etat apporte son aide si la banque est en réelle difficulté n’est pas choquant” mais l’Etat doit avoir un droit de regard sur ce à quoi va servir l’argent”

L’article est consultable ici

L’Etat et les banques au chevet de la dette de PSA

 Dans l’article de ce début de semaine concernant la remise du rapport financier de SECAFI (ici) nous évoquions le risque qui courait sur les possibilité de refinancement de PSA. Sachant que plusieurs emprunts importants arriveront à échéance d’ici 2015 nous notions dans cet article  :

“Les agences de notation ont dégradé la note de PSA et il est à craindre que cette situation se renouvelle. Les conséquences principales seront pour PSA des difficultés à se refinancer et à le faire à des taux encore plus pénalisants qu’aujourd’hui.”

Il semble qu’une solution pour couvrir ce risque soit à l’étude à Bercy. Dans l’édition du jour, le journal Le figaro affirme que le ministère des Finances et le Trésor, mèneraient depuis 15 jours des négotiations, avec d’une part un certain nombre d’établissements financiers, et avec PSA d’autre part.

Le triple objectif serait :

  • de repousser certaines échéances financières auxquelles devra faire face PSA («sur l’équivalent de 4 milliards d’euros de dettes»)
  • de permettre à PSA de se refinancer à hauteur de 1,5 milliard d’euros  (engagement des banques dans la négotiation en cours)
  • de le faire à un taux acceptable pour PSA, grâce à la garantie qu’apporterait l’état 

Interrogé par l’AFP, PSA a confirmé «examiner aujourd’hui différentes options pour la mise en place de solutions qui vont permettre à la banque de maintenir un volume de financement vers les particuliers et les concessionnaires».

«Mais ni le principe, ni les modalités de ces solutions ne sont arrêtées aujourd’hui» a assuré l’un des membres de la direction de la communication.

A noter que la Banque PSA Finance  (BPF), détenue à 100% par PSA, n’est elle même pas en danger, et qu’elle contribue d’ailleurs positivement chaque année aux résultats du groupe (à hauteur de 532 millions en 2011 et de 271 millions au premier semestre 2012)

 

1er Volet du rapport SECAFI : Oui, PSA va financièrement très mal !

Le cabinet d’expertise SECAFI, mandaté par les organisations syndicales, rendait ses premières conclusions jeudi dernier. Au travers de ce premier volet du rapport, il s’agissait d’éclairer les représentants du personnel de PSA sur la pertinence de l’analyse de la direction concernant la situation financière du groupe.

Les principaux points inquiétants relevés par le cabinet SECAFI sont les suivants :

  1. Si la dégradation des performances du groupe est moins brutale qu’en 2008, sa durée est incertaine, dans un marché automobile européen fortement dégradé et un contexte concurrentiel accru.
  2. Dans ces conditions le groupe consomme 200 M€ de cash par mois
  3. Malgré cela l’endettement du groupe au 30 juin était en baisse par rapport à 2011, mais cela a été rendu possible par d’importantes cessions d’actif (immobilier, Citer,…), opérations qui par nature ne seront pas renouvelables !
  4. Les résultats du groupe sont maintenus à flot grâce aux divisions non automobiles, avec notamment un effort demandé à GEFCO  au profit de la division automobile.
  5. Les agences de notation ont dégradé la note de PSA et il est à craindre que cette situation se renouvelle. Les conséquences principales seront pour PSA des difficultés à se refinancer et à le faire à des taux encore plus pénalisants qu’aujourd’hui.

Les conclusions de cabinet SECAFI, concernant l’analyse de la situation financière du groupe sont donc claires :

  • Oui, l’entreprise va mal
  • Oui, une restructuration est indispensable

A noter que, sur ce dernier point, le cabinet SECAFI ne se prononce pas encore sur la pertinence du plan présenté par la direction de PSA. Cela devant faire l’objet d’un autre volet de son analyse.

Le point de vue de la CFTC :

Lorsque le plan de restructuration avait été annoncé par la direction, nous avions dit que nous nous appuierions sur l’expertise d’un cabinet indépendant pour nous prononcer.

C’était l’objet du mandat confié à SECAFI.

Même s’il ne s’agit que d’un rapport d’étape, les éléments fournis lors de la remise de ce volet financier sont  particulièrement éclairants quant à l’avenir du groupe si rien n’était entrepris.

Le rapport qui nous a été présenté n’épargne pas les choix économiques et stratégiques faits par la direction de PSA depuis plusieurs années. Nous ne manquerons pas de vous éclairer sur ce point dans un proche avenir (ce site  est notamment là pour çà). Il sera de notre responsabilité d’interroger la direction sur les questions que cela soulève, non pour désigner des coupables, mais pour s’assurer que les erreurs passées ne seront pas reconduites, par une direction qui refuserait de se remettre en question !

Mais ne nous trompons pas de priorité !

Au vu des conclusions de ce premier volet du rapport SECAFI, nous devons travailler ensemble pour sauver ce qui peut l’être encore, dans l’intérêt des salariés de PSA et de leurs familles. Nos priorités seront donc :

  • Que la direction tienne ses engagements sur Aulnay et qu’aucun salarié ne se retrouve sans emploi
  • Que le site de Rennes soit sauvé
  • Que le plan actuel de la direction soit revu. En l’état il n’est pas acceptable.

BF

 

Franck Don, délégue syndical central CFTC de PSA : Mais de qui se moque-t-on ?

« J’apprends avec stupéfaction ce soir dans la presse TV que la rencontre avec M. MONTEBOURG  de ce jour reste une victoire pour certaines OS!

J’ai participé à la réunion et je n’ai pas eu le même sentiment….je m’explique :

–        A la question à M. MONTEBOURG si le gouvernement était en mesure de suspendre ou d’annuler le plan….la réponse fut NON !

–        A la question s’il était possible d’empêcher la fermeture d’Aulnay..la réponse fut  NON !

–        A la question s’il était possible dans le cadre d’un plan de faire partir les salariés les plus âgés comme cela s’est fait par le passé…la réponse fut NON !

Alors qu’a-t-on obtenu ?

La réunion tripartite ?

Même pas : elle avait déjà été actée par le président de la république lui-même et déjà proposée lors de notre dernière table ronde avec M. MONTEBOURG

Alors quoi ?

La date du 25 octobre pour cette fameuse réunion avec la confirmation de la présence de M. SAPIN ET MONTEBOURG pour le gouvernement et la présence de M. VARIN pour PSA……c’est tout !

 

Je ne remets pas en cause la tournure des événements, je tiens seulement à redire une fois de plus la position de la CFTC qui est, elle, restée invariable depuis le début :

 
Nous sommes conscients de la problématique du groupe PSA, confirmée par Sartorius même s’il n’y avait pas besoin de ce rapport pour en être conscients.

Depuis le début, nous disons que les restructurations sont certainement nécessaires mais qu’en tout état de cause, nous attendrons le rapport Secafi pour avoir une idée précise sur le positionnement du curseur qui doit nous permettre d’engager des discussions sur la façon de trouver une  solution d’emploi a chacun des salaries impactés par ce plan. Car il s’agit de la, l’essentiel. Au delà des considérations politiques pour certains et d’existence syndicale pour les autres !

Ce qui est primordial aujourd’hui pour chacun des salariés, c’est d’avoir un job demain, au minima aux mêmes conditions qu’aujourd’hui….. Chacun d’entre nous se fiche du logo en haut et à gauche de notre fiche de paie, ce qui compte c’est le chiffre en bas et à droite ; ce fameux chiffre qui doit faire vivre décemment nos familles. La CFTC du groupe PSA est dans cette logique

Pour autant, il est clair qu’en parallèle et devant la situation économique de notre pays, nous devrons engager des discussions avec le gouvernement et le patronat pour regarder ensemble les moyens de faire en sorte de garder nos industries sur le territoire….mais cela est d’un autre étage et ne répondra à la situation urgente du groupe PSA

Il faut avoir aujourd’hui une seule pensée……l’avenir des salariés du groupe PSA mais aussi l’avenir du groupe tout simplement car sans salariés, il n’y a pas d’entreprise mais sans entreprise il n’y a pas de salariés

Ce matin, j’ai été reçu par la CGT comme un chien dans un jeu de quille, ils ne comprenaient pas qu’un délégué Central puisse être présent à cette réunion…..et n’ont pas souhaité que je prenne la parole….

Belle leçon de démocratie, non ? Alors que le sort des salariés d’Aulnay passe, effectivement par des négos locales sur le plan de revitalisation du site mais aussi sur le plan national pour les reclassements……et puis, on oublie RENNES ? On oublie aussi les 3000 autres salariés éparpillés dans toute la France ?????

La solution, comme le dit la CFTC depuis le début passe par 2 niveaux de négociations…..locales pour la réindustrialisassions et nationale pour pouvoir coordonner et apporter une solution viable pour l’avenir de l’ensemble des salariés du groupe

 

La réaction de la CGT Aulnay ( Jean Pierre MERCIER) me parait suspecte sur l’intégrité de leur position. J’espère qu’il ne s’agit pas d’une simple prise de position très égoïste ne visant qu’a se servir des salariés a des fins purement politiques

 

Pour terminer, je tiens à dire que la position de M. MONTEBOURG lors de cette réunion (contrairement à la réunion de juillet) à été sobre, intelligente, cohérente. Il a reconnu que PSA avait des difficultés, que l’usine d’Aulnay finirait vraisemblablement par fermer ; qu’il était dans l’impossibilité d’empêcher quoi que ce soit mais qu’il souhaitait apporter son soutien pour rediscuter des mesures du plan retenu aujourd’hui par la Direction de PSA……ce que dit la CFTC du groupe PSA depuis le début ! »

 

 

 

Franck DON

La direction de PSA accepte que l’état participe aux négotiations

Arnaud Montebourg rencontrait aujourd’hui les représentants syndicaux de PSA au mondial de l’automobile.

A cette occasion il annonçait que l’état participerait bien aux négociations qui devraient s’engager entre PSA et les organisations syndicales, ce que la direction de PSA refusait jusqu’ici.

Première réunion tripartite le 25 octobre où il représentera le gouvernement en compagnie du ministre du Travail, Michel Sapin.

Deux autres réunions tripartites devraient se tenir début novembre. Elles cibleront plus particulièrement les  aspects du plan de restructuration concernant les sites de Rennes et d’Aulnay-sous-Bois.