Contrairement aux pays anglo-saxons, l’argent est en France un sujet tabou. C’est du moins ce qu’on nous répète depuis des années sans que personne ne pousse plus loin la réflexion. L’affaire est entendue, pas la peine d’en parler et d’interroger tel ou tel sur ce qu’il gagne « moi monsieur, je n’ai pas de problème avec le sujet, mais en France vous savez… Que les autres commencent, et bien sûr je vous répondrai ». Qu’un scandale soit révélé, et nos hommes politiques se remettent à prôner la transparence, jusqu’à ce que le sujet soit enterré (rappelez-vous les discussions sur les déclarations de patrimoine faites, la main sur le cœur, par nos dirigeants, et ce que les membres de nos deux assemblées en ont fait).
Nous même, sommes en général plus enclins à exiger de la transparence de ceux qui gagnent beaucoup plus que nous (le « patronat » par exemple), qu’à parler ouvertement avec nos collègues de nos salaires respectifs.
Si nous souhaitons ici ouvrir ce sujet, c’est que nous sommes convaincus que les salariés auraient tout à gagner à plus de transparence.