Actualité PSA oblige, depuis plus de deux années que ce site Internet existe, nous n’avions pas encore pris le temps de véritablement parler de nous. L’actualité de notre Groupe est toujours aussi préoccupante, mais il nous a semblé, à l’heure où la Direction de notre Groupe nous pousse à instaurer chez PSA la culture du profit (“Cash is king”), qu’il était important de revenir ici sur les valeurs de la CFTC, sur les sources de notre engagement syndical.
La Confédération Française des Travailleurs Chrétiens est née en 1919 et puise ses racines dans ce que l’on appelle « la doctrine sociale de l’église ». Elle ne s’intéresse pas à l’appartenance religieuse de ses adhérents. Sans que nous ayons le moyen de le vérifier, puisque nous ne posons pas la question, elle est vraisemblablement à l’image de la société française avec des adhérents de toutes confessions, pratiquants ou non, et comporte une proportion croissante d’agnostiques et d’athées.
Ce n’est donc pas l’appartenance religieuse qui uni ses adhérents mais bien le partage de « valeurs morales ». Parmi ces valeurs, deux sont fondamentales et se retrouvent quotidiennement au cœur de notre engagement syndical :
- La sacralité de la personne humaine. Libre à chacun de rattacher ses propres valeurs (religieuse ou non) aux mots « sacralité, sacré ». Dans tous les cas, il s’agit d’affirmer que le respect de la personne humaine, de l’individu « revêt une importance primordiale, à quoi il ne faut pas toucher » (cf définition du Larousse ici). C’est bien là le premier pilier de la CFTC : la recherche de la défense de l’individu, et au-delà, la recherche des moyens de son épanouissement personnel.
- La recherche du bien commun. Ce deuxième pilier de la « doctrine » de la CFTC trouve ses racines dans une longue tradition de pensées, qui considèrent que l’homme est avant tout un individu social qui trouve son épanouissement au travers de la relation avec les autres. L’épanouissement de chacun passe par l’épanouissement du groupe. Et il ne peut y avoir épanouissement du groupe, en particulier lorsque surgissent des obstacles, que dans le respect de la justice sociale.
Toute la difficulté, mais aussi la richesse de l’engagement au quotidien de la CFTC, réside dans la recherche de l’équilibre entre ces deux principes : recherche du bien commun mais dans le respect absolu de l’individu et dans la recherche de son épanouissement.
Pour l’illustrer, prenons l’exemple de la situation vécue à Aulnay. Nous appuyant sur l’avis d’un cabinet extérieur, nous avions accepté le diagnostic de la situation catastrophique du Groupe, et le remède préconisé, avec notamment, la fermeture de l’usine d’Aulnay. Le bien commun, la sauvegarde du Groupe, passait dans le cas présent, par la mise en œuvre d’un PSE. Alors que certains poussaient les équipes dans la grève, puis les poussaient vers Pôle emploi, en contrepartie d’un chèque de 20 milles euros, nous avons toujours défendu le reclassement des individus, soit dans notre propre « groupe social » (PSA), par des mobilités internes, soit dans d’autres « groupes sociaux » par de la mobilité externe sécurisée.
Pour terminer ce premier tour d’horizon de nos valeurs, de nos racines, vous trouverez ci-dessous un extrait du discours du Pape devant le parlement européen, rapporté par l’édition numérique du Monde (ici). Faites abstraction de son auteur, remplacez l’Europe par l’entreprise et jugez par vous-même, si un tel discours n’est pas à rapprocher des valeurs à défendre dans l’entreprise…
« LES ÊTRES HUMAINS SONT TRAITÉS COMME DES OBJETS »
… Le pape a reproché à l’Europe de trop céder à « une revendication toujours plus grande des droits individuels, qui cache une conception de la personne humaine détachée de tout contexte social et anthropologique, presque comme une monade, toujours plus insensible aux autres monades présentes autour de soi. Au concept de droit, celui – aussi essentiel et complémentaire – de devoir, ne semble plus associé, de sorte qu’on finit par affirmer des droits individuels sans tenir compte que tout être humain est lié à un contexte social dans lequel les droits et devoirs sont connexes à ceux des autres et au bien commun de la société elle-même ».
L’Europe souhaitée par François doit « relier la dimension individuelle (…) à celle de bien commun, de ce “nous-tous” formé d’individus, de familles et de groupes intermédiaires. » « En effet, a-t-il ajouté, si le droit de chacun n’est pas harmonieusement ordonné au bien plus grand, il finit par se concevoir sans limites et, par conséquent, devenir source de conflits et de violences. »
Pour transmettre « un message d’espérance et d’encouragement », François a exhorté les dirigeants européens à placer au centre de leur projet « l’homme comme personne dotée d’une dignité transcendantale » et combattre les situations « dans lesquelles les êtres humains sont traités comme des objets dont on peut programmer la conception, la configuration et l’utilité, et qui ensuite peuvent être jetés quand ils ne servent plus, parce qu’ils deviennent faibles, malades ou vieux ».